Tenter le toit du monde à 40 ans est un gros défi sportif. Tenter le cinquième plus haut sommet de la planète, le Makalu qui culmine à 8 465m d’altitude à 53 ans et un très très gros défi sportif. Au-delà des qualités techniques qu’il faut avoir (technique de cramponnage, d’ascension sur cordes fixes, alpinisme technique…), il faut partir avec ce qu’on appelle dans le jargon sportif : la caisse.
La caisse, c’est la forme pour tenter cette ascension, l’une des plus techniques en Himalaya sur une voie normale. Au-delà des considérations classiques de tout projet sportif d’envergure, il y a un sujet prépondérant en très haute altitude, c’est l’hypoxie, le manque d’oxygène.
Ma préparation sportive est permanente au cours de l’année, mais pour ce projet avec mon coach Pierre Gouault, nous avons bâti un programme solide pour être sûr d’arriver en forme au Népal et de capitaliser jusqu’à la tentative de sommet.
Le programme passe nécessairement par un gros volume de foncier réalisé essentiellement sur le vélo sur des sorties longues de 100 à 120 km. Nous avons adopté une stratégie de musculation spécifique axée sur la force pure et le volume musculaire, des séances de travail spécifique sur home-trainer où on va travailler la Vo2 max, ce qui permettra de limiter les effets de l’hypoxie sur l’organisme.
Enfin, nous mettrons en place un protocole de pré-acclimatation en tente hypoxie. L’idée est de dormir 21 nuits en tente hypoxie à une altitude entre 2 500 et 3 000 m afin de préparer l’organisme au manque d’oxygène mais surtout de commencer à fabriquer un stock de globules rouges en sollicitant les reins pour qu’ils fabriquent de l’EPO naturel afin d’augmenter la production de globules rouges.
Chaque semaine, c’est entre 8 et 12 heures d’entraînement, sans oublier les bras (kayak, musculation…) pour tirer sur les cordes et les piolets.